19/04/2016

Le projet PEEPOS présenté au Club Maritime

Comment accompagner la transition énergétique sur une zone industrialo-portuaire tout en développant de nouvelles activités économiques ? Une question essentielle pour l'avenir, à laquelle Bordeaux Port Atlantique propose d'apporter des réponses avec le projet PÉÉPOS, Port à Énergie et à Économie POSitives, lancé il y a bientôt deux ans avec le soutien de l'Union Européenne. Dans le cadre de cette démarche innovante, qui intègre l'ensemble des acteurs évoluant sur la zone portuaire, Michel le Van Kiem, à la tête du département innovation de Bordeaux Port Atlantique, présentait mardi 19 avril les objectifs et les dernières évolutions du projet aux membres du Club maritime.

Rappelant l'importance de l'enjeu pour les ports, qui regroupent de nombreuses activités industrielles et disposent d’un potentiel important pour amorcer de profonds changements en vue de la transition énergétique, Michel Le Van Kiem a présenté les premières étapes de PÉÉPOS, véritable schéma directeur intégré au projet stratégique du port pour favoriser l'émergence des Énergies Nouvelles Renouvelables (ENR) et développer de nouvelles filières tout en anticipant l’impact des réglementations sur les activités industrielles et maritimes.


Après une campagne de mobilisation et le lancement des  audits énergétiques, les premières réalisations se focalisent actuellement sur l’accompagnent de la filière hydrolienne. Une étude approfondie de courantologie est en cours, bénéficiant des travaux du projet de R&D URABAÏLA (modélisation numérique de l'estuaire) et des données réelles du Pont de Pierre, de Roque de Thau et de Laména où ont été implantés des capteurs de mesure de courant. Une convention d'occupation temporaire du domaine fluvial a été signée en faveur de la SAS SEENEOH pour le développement d'une zone d'essais d'hydroliennes au Pont de Pierre, qui deviendra le premier site d'essai d'hydroliennes fluviales en France


Autre objectif du projet PÉÉPOS : impulser une dynamique collaborative autour du management de l'énergie (ISO 50001). Pour cela, le port a d'abord réalisé son propre audit énergétique, sur l'ensemble de ses terminaux. Les conclusions permettent de dégager des pistes d'amélioration rapides, des « quick wins », comme le remplacement des luminaires par des LED, aussi bien pour les luminaires des navires que pour l’éclairage des terminaux, ainsi que des propositions de plans d'action qui viennent d'être présentés aux services de l'établissement. Par ailleurs, des réflexions sont engagées sur l'opportunité d'adopter le GNL (Gaz Naturel Liquide) comme carburant des navires à Bordeaux. La réduction des émissions de particules fines et l'amélioration de la qualité de l'air sont les bénéfices attendus de la démarche, en escomptant également une rentabilité économique dans le cadre d'un retour à la hausse des prix du fuel et du gasoil. Les dragues (qui représentent 87% des dépenses énergétiques du port de Bordeaux) pourraient  intégrer cette démarche ainsi que les navires de croisières.
Bordeaux Port Atlantique encourage et soutient également les industriels portuaires dans leurs démarches d'audits énergétiques, via un guichet unique, offrant  un appui financier et méthodologique, avec un cahier des charges type. Bénéficiant des résultats, l'établissement portuaire pourra in fine identifier de nouveaux projets d'écologie industrielle.


Michel Le Van Kiem a conclu son intervention en annonçant les prochaines actions à venir,  impliquant là aussi les acteurs de la zone portuaire et de l'énergie. Objectifs : se pencher sur l'empreinte écologique de la croisière maritime et fluviale, développer l'alimentation électrique des navires en bord à quai, favoriser les carburants alternatifs moins soufrés et poursuivre l'appui des entreprises dans leurs projets de transition énergétique. A noter que le port de Bordeaux, territoire catalyseur d'innovation, dispose d'une enveloppe de recherche et développement dans le cadre d'une expérimentation nationale et du CPER (Contrat de Plan État Région). Bordeaux Port Atlantique continue donc ses travaux en lien avec les partenaires déjà associés au projet  EDF, ENGIE, l'ALEC, l'ADEME et les entreprises de la zone portuaire.

Le département innovation reste bien sûr à l'écoute de vos projets de développement liés à l'énergie mais aussi de nouveaux projets à coconstruire : innovation@bordeaux-port.fr
www.peepos.eu